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Par Marie-Christine pour Carré Or TV
Enfer et passion
Lorsque « Les Diaboliques » sont publiées en 1874, leur auteur, Jules Barbey d’Aurevilly, est immédiatement poursuivi pour « Outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs et complicité ». Les exemplaires en vente sont immédiatement saisis. Durant neuf ans, pendant lesquels l’ouvrage est interdit, « Les Diaboliques » sont lues et échangées clandestinement.
En cette fin du XIXe siècle, Barbey d’Aurevilly, membre de la classe des dandys romantiques, publie même un traité sur le Dandysme, s’inscrivant ainsi dans la lignée de Baudelaire. Bien que conservateur catholique et pamphlétaire, il se fait de nombreux ennemis, notamment parmi les écrivains célèbres comme Zola ou Hugo. Malgré ses prétentions à la moralité, il mène une vie désordonnée et provocante, écrivant des œuvres telles que « Le prêtre marié » ou « Le Chevalier des Touches ».
Adaptées pour le théâtre, les « Diaboliques » sont un défi relevé avec brio par Christophe Barbier. Ce spectacle met en scène les personnages confrontés à des situations moralement ambiguës, mais néanmoins captivantes. Sur les six nouvelles, quatre sont sélectionnées pour la représentation, parmi lesquelles « Le bonheur dans le crime » et « Le rideau cramoisi ».
Dans ces récits, Barbey d’Aurevilly explore les thèmes de la vengeance, de la luxure et de la duplicité, avec une fascination pour la dualité entre le bien et le mal. Dirigée par Nicolas Briançon, la mise en scène met en lumière la centralité de la femme dans ces histoires, souvent présentée comme le Mal incarné.
Ce spectacle offre une plongée captivante dans l’univers sombre et fascinant de Barbey d’Aurevilly, à ne pas manquer en ce début d’année.