Coups de coeur

La Tempête au Théâtre de Poche de Montparnasse

La tempete

Par Marie-Christine pour Carré Or TV

A découvrir !

 

« La Tempête », l’une des dernières œuvres de William Shakespeare, est une pièce en cinq actes, une tragi-comédie romanesque empreinte de magie et de sciences occultes. Les personnages, à la dimension presque mythique, révèlent les sentiments et comportements des hommes et des femmes.

Le Théâtre de Poche Montparnasse présente actuellement cette œuvre, mise en scène avec brio par Stéphanie Tesson. Pendant 1h30, nous sommes transportés sur une île peuplée d’esprits, tels qu’Ariel, l’esprit du vent, et Caliban, créature difforme et monstrueuse, tous deux sous l’emprise de Prospéro, duc légitime de Milan, déchu, mais doté de pouvoirs surnaturels.

Prospéro n’est pas un homme de politique, mais un passionné des livres, ce qui lui a coûté cher. Renversé par son frère Antonio, il a été exilé avec sa fille Miranda, alors âgée de trois ans, sur une île déserte et féerique. Douze ans plus tard, Miranda est devenue une jeune femme, et Prospéro, bien qu’ayant perdu son duché, conserve de grands pouvoirs magiques. Il médite sa vengeance contre Antonio, tandis qu’Ariel et Caliban sont devenus ses serviteurs. Ariel, l’esprit de l’air, est attaché à Prospéro depuis que ce dernier l’a libéré des griffes de Sycorax, une sorcière maléfique aujourd’hui décédée. Ariel, esprit bienveillant, espère obtenir sa liberté, mais doit d’abord obéir aux ordres de Prospéro. Caliban, de son côté, est un être hideux et difforme, fils de Sycorax, asservi par Prospéro après avoir tenté d’abuser de Miranda.

Grâce à ses pouvoirs, Prospéro sait qu’Antonio navigue près de l’île. Il déclenche alors une terrible tempête, faisant échouer le navire. Parmi les naufragés se trouvent Antonio, le roi de Naples Alonso, son frère Sébastien, son fils Ferdinand, et Gonzalo, son conseiller. Séparés après le naufrage, chacun croit les autres morts. Poursuivant son plan de vengeance, Prospéro ensorcelle Ferdinand pour qu’il tombe amoureux de Miranda. Mais ce sort s’avère inutile, car les deux jeunes gens s’éprennent l’un de l’autre dès le premier regard. Prospéro, méfiant, impose alors à Ferdinand de dures épreuves physiques, le plaçant lui aussi sous son contrôle.

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Shakespeare explore ici la noirceur de l’âme humaine, capable du pire pour assouvir sa vengeance, mais aussi du meilleur, avec le pardon comme ultime rédemption. Malgré les épreuves, la pièce se termine sur une note heureuse, digne d’une comédie.

Dans cette production, Stéphanie Tesson incarne magnifiquement Prospéro. Son regard bleu perçant et sa longue tunique grise austère lui confèrent une puissance glaciale. Marguerite Danguy des Déserts, dans le rôle d’Ariel, apporte une légèreté et une poésie bienvenues dans cet univers sombre et cruel. Par ses gestes gracieux, elle nous charme, évoquant presque une danse. À l’opposé, Quentin Kalberine interprète un Caliban monstrueux, incarnation des vices de l’humanité. Aurélien Palmer et Jean Dudant complètent la troupe avec brio, passant d’un rôle à l’autre, parfois même d’un sexe à l’autre, avec une aisance remarquable.

Malgré les maléfices, la pièce ne manque pas d’humour, avec une tonalité proche de la commedia dell’arte. Comme dans toutes les œuvres de Shakespeare, chaque spectateur y trouve son propre sens, tant les interprétations et mises en scène sont riches et évolutives à travers les siècles. Même le célèbre Beethoven en fut inspiré.

Ne manquez pas cette superbe représentation de « La Tempête » au Théâtre de Poche Montparnasse !

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