Artistes :
Julien Derouault, Yannael Quenel
A l’affiche :
Jusqu’au 4 février 2018
Lieu :
Studio Hébertot
78 bis, boulevard des Batignolles
75017 PARIS
Par Ingmar Bergmann pour Carré Or TV
Entre théâtre et danse,
un spectacle captivant !
« Le théâtre du corps » est le nom de la compagnie que Marie-Claude Pietragalla a créée, en 2004, avec Julien Derouault, qui partage sa vie à la Scène comme à la Ville, lui donnant les moyens et la liberté d’explorer les thèmes qui la passionnent : la vie, la mort, l’engagement, l’éphémère et l’éternité, l’inconscient, le déséquilibre, l’enfermement ou, encore, le destin, parmi les mille-et-une questions qui emplissent nos existences. Autrefois, Marie-Claude Pietragalla ne se sentait pas particulièrement intéressée par le monde autour d’elle. Aujourd’hui, c’est le contraire : elle brûle de l’observer, de le questionner, de le bousculer, car l’artiste est nécessairement militant.
Le travail avec Julien Derouault est l’occasion de poser un double regard sur l’acte artistique, avec la sensation d’écrire une partition à quatre mains, source d’enrichissement, de discussions et d’ébullition permanente entre eux. L’un a une idée qui saisit l’autre, lequel va renchérir, rebondir et devenir moteur, y mêlant ce qu’il connaît des arts, en cassant les codes et les barrières. Le geste amplifie le mot, et la danse sert le texte, avec une puissance qui peut raviver la mémoire du corps, héritier d’une histoire, d’une éducation, d’une famille, d’une culture, d’une géographie et, encore, de schémas complexes inscrits par la succession des générations qui nous précédent. C’est ainsi que, sous nos yeux, le geste du danseur fait rejaillir le souvenir et l’émotion enfouis. Le marquis de Sade ne disait-il pas : « il n’y a pas de corps sans idées ni d’idées sans corps » ? Voilà donc la formule qu’ils explorent avec jubilation, et qui fonde le spectacle « Être ou paraître », que nous pouvons voir, actuellement, au Studio Hebertot.
L’idée du corps et le corps des idées
Pour nous, Julien Derouault célèbre la révolte exaltée d’un « Richard II » de pacotille perdu dans « La nuit des jeunes gens » car en chaque spectateur et en chaque être humain, sommeille probablement un grand roi déchu perdant sa jeunesse dans la nuit de notre existence. Tour à tour, quoique le recul, souvent, nous manque, à défaut, notamment, de nous rendre au Théâtre, nous sommes esclaves, saltimbanques, prisonniers, pitres prétentieux, tristes et drôles à la fois, sombres et légers, dans notre solitude parfois rageuse, emplie de nos aspirations récompensées, parfois, par le doigt de la grâce avec lequel on pense enfin pouvoir donner du sens à notre existence et à celles de nos amis. La sérénité n’est qu’un grand rêve un peu vain ; on ne naît pas humain, on le devient.
Le Plateau du Théâtre est noir et presque nu. L’homme enchaîné est fasciné, la folie devient transe, et la poésie advient bientôt. Ce sont les mots de William Shakespeare et de Louis Aragon, qui nous parlent de la nuit qui rend fous les poètes, qui rend poètes les fous, de la nuit, réalité autant que métaphore, sans quoi ni les fous ni les poètes n’existeraient, car le danseur Julien Derouault, caressé par le regard de la chorégraphe Marie-Claude Pietragalla, est aussi un acteur, traversant l’épuisement et nous entraînant à sa suite, royalement.
La performance de l’artiste est étonnante, dérangeante et terriblement séduisante. Bravissimo – cela semblait la perception de l’assemblée. Il faut bien sûr être sensible à la danse…
Savoir s’exprimer et faire vibrer avec la poésie des mots et le langage du corps c’est mêlé la puissance de la Danse et du théâtre . Julien Derouault est d’une vitalité exceptionnelle et il fascine les spectateurs s’investissant ,jusqu’à l’épuisement . Avec la mise en scène de Marie-Claude Pietragalla l’émoi est total et on est sous le choc en sortant de la salle du studio Hebertot .Merveilleux!!!!
Quelle performance!!!Danseur/acteur? ou l’inverse? Les deux n’en font qu’un et nous laissent pantois !!!! Magnifique Julien Derouault !!!!