Artistes :
Isabelle de Botton, Salomé Villiers ou Raphaëlle Lemann, Étienne Launay, Pierre Hélie, Philippe Perrussel, Bertrand Mounier ou François Nambot
A l’affiche :
Jusqu’au 6 mai 2018
Lieu :
Théâtre le Lucernaire
53, rue Notre Dame des Champs
75006 PARIS
Par Marie-Christine pour Carré Or TV
Un vent de folie au Lucernaire !
Après « Le Jeu de l’Amour et du Hasard » de Marivaux, la Compagnie la Boîte aux lettres nous offre leur dernière création théâtrale : »L’affaire Courteline » sur la scène du Lucernaire. Bertrand Mounier soigne une mise en scène originale avec la collaboration artistique de François Nambot également comédien.
Ensemble, comédiens et spectateurs explorons l’ouvre de Georges Courteline, ce fin limier des meurs de ses contemporains, dénonce les travers de son époque sur un ton sarcastique, mais toujours drôle.
Les thèmes favoris qui ont fait le succès de cet auteur sont repris tour à tour.
Sept saynètes de choix interprétés
par 6 comédiens exceptionnels.
Un coup de chapeau à Isabelle de Botton tellement expressive et qui apporte sa joie de vivre, sa causticité et son talent que nous lui connaissons tous, aux cotés de Salomé Villiers, comédienne et metteure en scène du jeu de l’amour et du hasard. Ces petites pièces successives nous font revivre les années dites de la Belle Epoque, ponctuées par quelques citations célèbres de son auteur.
Ainsi : » Passer pour un idiot aux yeux d’un imbécile est une volupté de fin gourmet ».
Entrecoupées de chansons fantaisistes de l’époque et tellement entraînantes que l’on se surprend à fredonner. »Amusez vous, foutez vous de tout,,,, » Ecrite par Heymans et Guitry pour la célèbre opérette »Le Prince e Monaco ».
Tous les ingrédients courtelinesques sont réunis.
Grand observateur de la vie de ses contemporains, Courteline a su tourner en dérision les codes de bonne conduite, ironiser la rigidité des administrations. Toute son œuvre est une satire de la petite bourgeoisie ou de la gente populaire.
Les Mme Proute, Sigismond , Mr Champignon …sont égratignés sans vergogne ,
Caricaturés à souhait, mais toujours avec drôlerie. Le couple marié avec le refrain récurent de l’infidélité, la pleutrerie des hommes, l’hystérie des femmes, les situations cocasses maris -amants … L’administration avec Messieurs les ronds -de -cuir si chers à l’auteur. La justice avec un J majuscule et ses effets de manche et toute sa complexité.
En un clin d’oeil chaque comédien endosse une nouvelle tenue noire et rouge et entre dans un nouveau personnage avec une facilité déconcertante.
Aucun temps mort. Oui nous sommes bien dans les années folles avec la chanson de Gaston Ouvrard »Je ne suis pas bien portant » qui continue à nous réjouir.
Décidément Isabelle de Botton et la troupe de la Compagnie la Boîte aux lettres savent tout faire : Jouer la comédie avec une énergie débordante, pousser la chansonnette, osant même des textes parfois très coquins avec la complicité d’un public conquis.
Finalement, un siècle après, rien n’a vraiment changé ! Les comédies de la Belle époque nous amusent encore aujourd’hui.
Si le mariage a pris »un coup dans l’aile’’, les cocus font et feront toujours rire ! Les relations petits chefs, employés restent souvent tendues.
La justice demeure toujours cette vieille dame poussiéreuse régit par le même code, avec le même jargon hermétique et incompréhensible pour le commun des mortels ! La verve satirique de Courteline n’a pas pris une ride et le public continuera longtemps encore à prendre du plaisir. L’auteur se plaisait à dire :’ ‘ Le théâtre c’est du carton et c’est du plâtre, mais c’est tout de même la vie, comprenez vous ça ? » Longue vie à l’affaire Courteline !
Très heureuse de retrouver l’équipe du Jeu de l’amour et du hasard accompagnée de l’excellence Isabelle de Botton !! C’est drôle, c’est vif, c’est très élégant. Mise en scène intelligente et inventive. Comédiens épatants. Courteline est mis en avant dans une esthétique très léchée et travaillée. Un très bon spectacle pour ce printemps ! Je recommande !
Ce spectacle est un grand plaisir de bonne humeur. On y sourit, on y rit ou l’on fou-rit en permanence. C’est frais, intelligent et très bien joué. Petite pépite théâtrale dont il serait dommage de se priver !
Tout dans cette » Affaire Courteline » est irrésistible : choix des saynètes et des chansons, mise en scène tourbillonnante, interprétation brillante et jubilatoire. Réservez vite, les places seront bien vite prises d’assaut !