Artistes :
Myriam Boyer et Francis Lombrail
A l’affiche :
Jusqu’au 6 janvier 2019
Lieu :
Théâtre Hébertot
78 bis, boulevard des Batignolles
75017 PARIS
Par Bernard Alexandre pour Carré Or TV
Une angoissante réussite !
Un écrivain blessé – une lectrice fanatique – une maison abandonnée.
Quelques mots suffisent à planter le décor de « Misery » actuellement au Théâtre Hébertot.
« Misery » c’est d’abord un roman de Stephen King dont le succès n’est plus à prouver. Le livre a été publié en 1987 aux États-Unis avant d’être édité dans la langue de Molière en 1989. Succès oblige, Stephen King reçu le prix Bram Stocker du Meilleur Roman en 1987 et le livre resta 30 semaines dans la New York Times Best Seller List (dont 7 semaines comme la meilleure vente).
« Misery » c’est aussi un long métrage américain de Rob Reiner, sorti en 1990 et directement adapté du roman de Stephen King. Le film fut tout de suite un succès : plus de 60 millions dollars au box-office américain pour un film ayant coûté 20 millions. Sorti en 1991 en France, il a réalisé plus de 350 000 entrées. Fort de ce succès, Kathy Bates fur auréolée de l’Oscar de la Meilleure Actrice ainsi que d’un Golden Globes.
L‘histoire : Paul Sheldon est un auteur à succès. La saga « Misery » lui a permis de devenir l’écrivain que tout le monde s’arrache. À la veille de la publication de son prochain romain, dernier et ultime volet de sa saga à succès, Paul est victime d’un accident de voiture : jambe cassée, épaule déboitée. Il est alors sauvé par Annie, une infirmière bienveillante se définissant comme sa plus fervente admiratrice. Le sauvetage de Paul va vite virer au cauchemar quand Annie va tomber sur le manuscrit du prochain livre de Paul. Et pour cause, Paul a décidé d’arrêter la saga « Misery » et de tuer son personnage fétiche, personnage qui semble être la raison de vivre d’Annie. L’étau va alors se resserrer autour de Paul : ressusciter Misery ou mourir.
Adapté « Misery », roman de Stephen King, pour la scène française est un projet ambitieux… Trop ambitieux ? Détrompez-vous ! Viktor Lazlo y arrive avec brio grâce à son adaptation sublimée grâce à la mise en scène de Daniel Benoin.
Les projections sur le décor des cauchemars de Paul Shelton sont une idée brillante, permettant d’avoir un peu plus accès aux pensées intimes du personnage. Le décor est ingénieux, avec ses caméras de surveillance permettant aux spectateurs de suivre les personnages de pièce en pièce. On en oubliera les petites imperfections (une découverte abrupte de l’autel, un étranglement trop rapide) pour en retenir l’essentiel : le positif !
Difficile de faire oublier les interprétations sans faute de James Caan (Paul) et de Kathy Bates (Annie) dans la version cinématographique de Rob Reiner.
Difficile mais pas impossible !
Francis Lombrail s’en sort avec brio, apportant des nuances au rôle du gentil écrivain. Myriam Boyer est quant à elle époustouflante. Elle apporte énormément de complexité au personnage d’Annie (les gestes, la posture…) : tantôt sympathique et attendrissante pour quelques secondes plus tard basculer dans une folie douce saupoudrée de plaisirs sadiques.
Si vous ne connaissez ni le roman ni le film, y aller ne serait-ce que pour découvrir une actrice d’exception en vaut la peine.
Si vous avez aimé le roman et le film, vous serez conquis de retrouver sur scène l’univers si singulier de Stephen King.