Anne Roumanoff « Aimons-nous les uns les autres »
à l’Alhambra

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A l’affiche : 

Jusqu’au 14 janvier 2017

Lieu : 

Théâtre l’Alhambra

21, rue Yves Toudic

75010 PARIS

Comparez les prix : 

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Par Angélique pour Carré Or TV

Saluons la prestation d’Anne Roumanoff,  la célèbre humoriste préférée des français. C’est à l’Alhambra qu’elle nous revient dans le spectacle « Aimons-nous les uns, les autres ».

Déjà le titre est totalement décalé. Comment s’aimer avec des personnages aussi  bizarres que nous côtoyons cependant tous les jours, sans sourciller. Il faut une bonne dose d’humour et de tolérance. C’est ce qu’elle va nous démontrer pendant 1h30 de spectacle.

Avec une grande aisance et un certain piquant, elle nous entraine dans sa réflexion et nous oblige à regarder la situation en face, à travers un mélange de sketches connus et 12 sketches totalement inédits, dans un décor sobre mais chaleureux.

Toute de rouge vêtue, celle qui nous avait fait hurler de rire avec sa phrase culte, « Avec internet, maintenant tu payes pour écouter la radio ! », soulignant l’absurdité des nouvelles technologies ; remet le couvert sur des partitions encore plus délirantes et irrésistibles.

C’est sans complexes qu’elle incarne Françoise, une madame Tout le monde qui essaye de pimenter la vie sexuelle de son couple sans histoires. Elle nous explique pas à pas tous les conseils des magazines qu’elle a suivis scrupuleusement et  l’utilisation des accessoires coquins.

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Elle nous entraine plus loin et lève le voile sur  leurs conséquences ubuesques et anti-glamour. Finalement, elle remet en place avec beaucoup de bon sens tout ce qui paraît merveilleux sur le papier glacé mais qui est finalement assez sombre dans la réalité. Sa bonne foi décalée et son manque d’enthousiasme devant le résultat sont assez jouissifs. On retiendra la phrase « quand on voit ce qui existe et ce qu’on a… »

Anne Roumanoff tacle l’opacité des banques à travers le sketch de la bouchère. Avec tout son bon sens de petite épargnante, la bouchère se pose des questions sur la gestion de ses finances et n’arrive pas à joindre sa banque. Elle démonte les banquiers et leurs méthodes. A la fin du sketch, la bouchère fait tout ce que tout le monde aimerait oser dire. C’est une sorte de défouloir qui fait du bien collectivement et qui nous fait rire en même temps.

Anne Roumanoff égratigne avec une simplicité mordante les personnes que nous côtoyons : sa mère qui parle suivant le schéma sujet-verbe-critique, Nadine Morano qui est lorraine et qui « a tout d’une quiche », des parents d’élèves névrosés et lâches, un goûter d’anniversaire avec 15 gamins blazés et déchainés. A chaque fois, elle force le trait et on compatit.

Elle joue la provocation en créant des situations absurdes comme la conseillère  de Cucugnan, très à droite qui tombe amoureuse d’un tunisien.  Ou encore une mère qui se trouve devant le mariage Gay de sa fille, une femme frappée de phobie administrative, dans laquelle beaucoup se projetteront. Chaque personnage campe sur ses positions. On imagine les conséquences et on se tord de rire.

Anne Roumanoff aborde des sujets d’actualité comme la crise des migrants, la liberté d’expression, le terrorisme, la religion et bien sûr la politique. Elle n’épargne rien ni personne, en toute simplicité.

Elle se moque de la télé avec la mise en situation d’émissions de téléréalité ou encore des attentats «en France, on a des attentats, on déclenche l’état d’urgence mais en Belgique, ils ont d’abord fait l’état d’urgence comme ça ils ont pas eu d’attentats. Parce que les terroristes, ils ont beau être belges, ils sont pas totalement cons, ils regardent la télé ». C’est frappé au coin du bon sens !

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Anne Roumanoff se mue en une prêtresse de l’emploi et nous entraîne dans une église pour chanter « Ave, ave, ave pôle emploi, on continue à croire en toi », au cours d’une messe avec des intentions de prières et les lectures de Saint Pôle Emploi aux Galériens sur le thème du travail. C’est la partie qu’on a le moins aimée. Hormis cette phrase qui en vengera plus d’un « Celui qui est recruté n’est pas le plus compétent mais le mieux pistonné ».

Elle se délecte de nos agacements et les montre du doigt comme dans le sketch de la touriste américaine énervée de ne pas retenir l’attention du serveur. Soulignant ainsi que les parisiens pourraient être plus chaleureux avec les touristes étrangers.

Anne Roumanoff n’épargne même pas les journalistes ou qui se croient journalistes, à travers le sketch hilarant d’un site internet buzz-people où les journalistes sont tous des stagiaires.

Sans oublier les phrases assassines et percutantes de «Radio Bistrot». Elle termine brillamment par un pastiche des fables de Lafontaine sur le monde politique, le Coq, le Pigeon et la Brebis, taquin, cruel, imparable et bien ciselé.

Anne Roumanoff se positionne en digne héritière d’une longue tradition de  chansonniers. Sans fioritures et avec un certain brio désinvolte, elle nous oblige à réfléchir. Sa grande maitrise de ses textes lui permet de jouer avec le public, créant une complicité chaleureuse. Elle sollicite vos neurones pendant 1h30 intensive. Allez-y le jour où vous êtes en forme pour suivre et laissez-vous porter par le rythme. Anne Roumanoff s’occupe de tout. Evidemment, c’est une valeur sûre que vous recommande Carré Or.TV

Extrait vidéo :

3 plusieurs commentaires

  1. Un très bon moment où Anne n’oublie d’égratignier personne de notre chère classe politique… Merci pour ce bon moment, juste un petit bémol sur les 2 sketchs avec des spectateurs pris au hasard.

  2. Une bonne soirée de rires avec une artiste en pleine forme. Salle très agréable avec une bonne visibilité.

  3. Une artiste performeuse, madame Roumanov, enchaîne ses sketches, pendant plus 1h30, des nouveautés, une actualité politique revisitée et un public qui en redemande. Que du bonheur ! Avec un bémol cependant, cette salle réputée de l’Alhambra mériterait bien un petit coup de neuf, notamment pour ses places exiguës et certains de ses fauteuils plutôt défraîchis et inconfortables.

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