Artistes :
Christophe Malavoy, Tom Novembre
A l’affiche :
Jusqu’au 29 avril 2018
Lieu :
Théâtre Michel
38, rue des Mathurins
75008 PARIS
Par Nathaly pour Carré Or TV
Cette malheureuse fausse note
qui avait Droit de Vie ou de Mort
Hans Peter Miller, Chef d’orchestre du Philarmonique de Genève, rejoint sa loge excédé. Il peste contre la dernière prestation de ses musiciens qu’il considère médiocres.
Un homme portant une petite valise frappe à la porte, il veut féliciter le « Maître », commençant par le flatter, par louer son immense talent de virtuose.
Ce visiteur s’appelle Léon Dinkel, il dit arriver de Belgique, de Liège plus précisément, et être marié avec Annah.
Nous sommes peu après la chute du mur de Berlin, le « Maître », Hans Peter Miller vient justement d’être nommé à la Direction du Philarmonique allemand, et s’apprête donc à bientôt quitter le canton de Vaud, la Suisse où il affirme avoir passé toute son existence.
« Je vous dois la vérité »
Après quelques politesses, le visiteur est toujours là, malgré les tentatives du « Maître » pour s’en débarrasser. Léon Dinkel revient inlassablement frapper à la porte de la loge : pour prendre le « Maitre » en photo, pour lui demander un autographe, pour lui offrir un cadeau, passer une audition de violon…
Le chef d’Orchestre a de plus en plus de mal à maîtriser son impatience de voir cet importun enfin débarrasser le plancher, surtout lorsqu’il comprend que le théâtre où ils se trouvent est désormais vide et qu’il est ainsi isolé et livré à l’étrange comportement de cet inconnu.
« Si tu veux savoir où habite Dieu, Ecoute Mozart ! »
Peu à peu, le visiteur se dévoile, et confronte le « Maître » à un passé qu’il a savamment occulté, gommé, fait disparaître de sa fiche signalétique.
Restent face à face 2 hommes déterrant l’inavouable, celui qui accuse, celui qui nie, celui qui menace, celui qui tente de se justifier, celui qui refuse de pardonner, un long chemin vers la vérité jusqu’à son apothéose mélangeant le macabre d’un génocide et le nécessaire retour à la Vie.
Deux acteurs tout simplement sublimes
« Fausse note » est la dernière création de Didier Caron qui après « Le Jardin d’Alphonse » démontre une fois encore son indéniable talent d’auteur et les virages qu’il aime prendre dans son écriture. Cette pièce est une réussite totale.
Comment départager le talent de deux monstres ? Et si finalement dans l’opposition de leurs personnages, les deux acteurs fusionnaient et finissaient par n’en former plus qu’un seul ?
Christophe Malavoy est Léon Dinkel, le visiteur.
Avec son chapeau, son pardessus, son costume croisé, il est tout en retenue, en rage intériorisée, en intelligence, on sent son âme qui flanche, il fait irradier tout autour de lui l’aura douloureuse de son drame familial.
Tom Novembre est Hans Peter Muller, le « Maître », le Chef d’Orchestre qui a changé d’identité.
Il nappe son rôle d’ombres aussi contradictoires que sont autorité, despotisme, regrets, mauvaise foi et désespoir.
« Fausse Note » est une pièce magnifique, dramatique et intense, dont on sort bouleversés, avec en nous comme un fil d’Ariane nous gardant émotionnellement maintenus à la scène.
J’ai été littéralement époustouflée par le jeu des deux acteurs et en particulier de Tom Novembre: c’est vraiment un acteur remarquable qui passe par tous les sentiments : du déni à la honte , de la honte à la peur ! j’ai redécouvert cet acteur que j’avais vu dans plusieurs films à la télé et il est vraiment d’un très haut niveau ! cette pièce est très prenante, nous avons du mal la fin à applaudir tant nous étions encore dans la pièce !
Un inquiétant Léon Dinkel, humain malgré tout qui nous interroge sur la vérité, l’engagement de l’individu face à la pression du groupe…Un chef d’orchestre gentil, sympathique mais avec des failles. Belle pièce, beaux échanges,un face à face de qualité. Une pièce qui n’est pas sans rappeler le thème évoqué dans » à tort et à raison » mais sous une autre forme. Un bémol? le gentil a craqué facilement… Une belle pièce de théâtre.
La piece commence de facon simple, un fan face au maitre puis la decouverte interieur d un homme et les tristes retrouvailles d un autre. particulierement bien ecrite, active et sans le moindre temps mort, c est de nouveau une bonne piece que le theatre Michel nous propose. Les deux comediens sont aussi succulents dans la piece qu a la sortie ou ils n hesitent aucunement a echanger quelques mots. Je ne peux que conseiller cette piece tant elle m a plu et je pense tres sincerement que le public ne fera qu adherer a mon avis. Une piece riche et intense mais du debut a la fin sans la moindre… fausse note. Un grand merci aux deux comediens 🙂