Distribution :
Bérengère Dautun
A l’affiche :
Jusqu’au 2 juillet 2017
Lieu :
Studio Hebertot
78 bis, boulevard des Batignolles
75017 PARIS
Comparez les prix :
Par Nathaly pour Carré Or TV
La Comtesse de Ségur,
papesse de la résilience
« On aime avec les mots,
on blesse avec les mots »
Qui ne connaît pas « Les malheurs de Sophie », « Les petites filles modèles », « Un bon petit diable », « Après la pluie, le beau temps » ?
Ces romans ont tous été écrits par l’indétrônable recordwoman des ventes de livres pour enfants : la Comtesse de Ségur, née Sofia Fiodorovna Rostoptchina le 1er Août 1799 à Saint-Pétersbourg.
Sur scène, la Comtesse de Ségur « infiniment russe » depuis longtemps défunte (interprétée par la fabuleuse Bérengère Dautun) revient vers nous, et nous narre au gré d’anecdotes son parcours de vie si particulier (« Je ne tiens pas à idéaliser ma légende »).
« Obéir ou vous taire seront
les seuls droits que vous aurez ! »
Née dans une grande famille russe de la vieille noblesse (« N’oublie pas Sophie que c’est à eux de s’incliner devant toi les premiers ! »), avec des parents qui se séparent souvent et un père qui voue à sa fille un amour sans faille.
Et surtout il y a sa mère, il y a les sévices subis dans l’enfance, la cruauté de sa mère « qui lui casse sa poupée à qui elle disait tout », la dureté de sa mère, une mère « que tout hérisse », une mère qui l’empêche de boire et qui l’oblige à dormir sur une simple planche de bois, sa mère qui l’abandonne en forêt, fillette livrée aux loups, cette mère dominatrice « qui éprouve de la jouissance à châtier ».
« Adieu ma chère Russie »
En 1816 la famille s’installe à Paris (son père injustement accusé d’avoir donné l’ordre de brûler Moscou, est alors lâché par le Tsar).
Sophie rencontre Eugène de Ségur (« il est beau, cultivé et très entreprenant ») ils se marient et auront 8 enfants (« Je serai tendre et indulgente avec les enfants »). Eugène sera un mari volage et leur mariage sera finalement malheureux.
Sophie s’installe en Normandie dans le petit château offert par son père. Ses parents retournent vivre en Russie, elle ne les reverra jamais. Désormais, Sophie se consacre entièrement à ses enfants. Elle entrera dans une longue dépression neurasthénique après la mort d’un de ses fils (« Ces années de ténèbres »).
« Cette femme qui désormais s’exprime c’est bien moi »
A 55 ans, Sophie revient à la vie, devient gourmande, elle ouvre un cahier, commence à écrire et amorce alors sa fulgurante carrière (« je deviens un auteur bien traité »).
Elle n’est pas seulement la gentille grand-mère qui fait des livres : « je suis devenue indestructible ».
Dans ce seule en scène, Bérengère Dautun joue avec maestria tous les personnages : le père, la mère, le Tsar, le futur mari, les enfants, et bien entendu Sophie Comtesse de Ségur. Totalement habitée par ce rôle, elle nous guide avec subtilité dans les affres de l’Enfance et la renaissance de l’Adulte enfin libérée du joug d’une mère maltraitante.
« Comtesse de Ségur, née Rostopchine » (écrit en 2013 par Joëlle Fossier) est avant tout un vigoureux message d’espoir, même si son souffle vient d’un tout autre siècle que le nôtre.
La fée bonheur du theatre est sans aucun doute BERENGERE DAUTUN. Ce spectacle est un bijou dans son écrin du studio Hébertot (Merci Sylvia Roux). Un joli voyage dans notre passe d’enfant ,un regard lucide sur « notre aujourd’hui » et en fait notre demain…. Madame La Comtesse soyez heureuse dans votre dormeuse.
C’est un » seule en scène » . Tous les souvenirs lointains de lecture de la Comtesse de Ségur reviennent à la mémoire . C’est magnifiquement interprété par Melle Dautun. Courez-y.
Ce spectacle nous décrit bien la vie d’une femme d’exception de la noblesse sous l’ancien régime. Nous prenons concrètement conscience de l’évolution de la condition féminine. C’est bien joué et l’ensemble est agréable.