Distribution :
Pierre Arditi, Charles-Roger Bour, Sylvie Debrun, Thierry Gibault, Fox le chien
A l’affiche :
Jusqu’au 22 avril 2017
Lieu :
Théâtre de l’Atelier
1, place Charles Dullin
75018 PARIS
Comparez les prix :
Par Nathaly pour Carré Or TV
Un voyage magnifique et émouvant
dans le quotidien d’un rescapé
qui n’aime plus la Vie
La scène du Théâtre de l’Atelier apparaît nappée d’une épaisse fumée blanche
Au début, il y a ces murs en ardoise recouverts à la craie de signes arithmétiques.
On distingue la silhouette de Pierre Arditi, il est Paul Sneijder, seul survivant d’une chute d’ascenseur.
Paul s’est installé au Québec avec sa seconde femme Anna.
Il ne travaille plus, il ne sort plus de chez lui, Il passe ses journées à lire des revues spécialisées sur les ascenseurs (« ces bolides ascensionnels ») ou à reproduire leurs schémas de fabrication sur les murs de son bureau dont il sort rarement.
Sa femme a un amant, il le sait. Mais quelle importance ?
Pierre Arditi est bouleversant dans ce rôle de survivant
« Quelle emprise accablante »
Paul Sneijder a survécu, mais il ne vit plus vraiment. Il traîne son corps, la tête baissée, le dos voûté. Sa femme le sermonne en permanence, sans qu’il ne réagisse.
On le retrouve chez DOGDOGWALK, qui recrute des promeneurs pour chiens (« Un travail en plein air »). L’acteur Thierry GIBAULT est l’hilarant chypriote gérant ce chenil.
Paul Sneijder, désormais dog-sitter, affublé d’un imperméable bicolore et d’un nécessaire pour ramasser les déjections canines, veille sur le chien Charlie. (« Un type à moitié cinglé qui promène un chien »).
Sa femme, horrifiée, le juge « en chute libre ».
Il rencontre également l’avocat (joué par Didier Bezace qui a aussi assuré l’excellente mise en scène de la pièce) représentant la partie adverse (le constructeur de l’ascenseur dans lequel Paul Sneijder a failli perdre la vie).
L’avocat vante « la splendeur de la verticalité des ascenseurs ».
Paul ira-t-il jusqu’au procès ou préférera-t-il un accord négocié ?
Comprendre l’énergie du malheur
« Ma mémoire est ignifugée »
Sa fille Marie apparaît sur scène, elle est dentiste et lesbienne. On sent son père ému aux larmes.
Marie est le fruit d’un premier mariage, Anna sa belle-mère a toujours refusé de la rencontrer, Marie ne connaît pas non plus ses 2 demi-frères, les jumeaux.
Après avoir embrassé son père, Marie s’éloigne et s’engouffre dans un ascenseur.
L’ascenseur en chute libre dont Paul a réchappé (« allongé sur les corps des autres victimes, remparts entre la mort et moi »), mais dans lequel sa fille Marie est morte.
La salle, la gorge nouée par l’émotion, comprend alors l’identité du malheur qui touche Paul Sneijder.
Les marges de nos vies sont trop étroites pour comprendre les marges de nos rêves
Inspirée du livre de Jean-Paul DUBOIS sorti en 2011, la pièce « Le cas Sneijder », portée et emportée par un édifiant Pierre ARDITI est un véritable chef d’œuvre d’émotion et de justesse.
Un voyage subtil dans le cœur d’un père accablé de douleur qui oscille entre sa vie qui n’est plus une vie et la mort de sa fille qu’il n’accepte pas.
C’est joué avec une grande intelligence, c’est souvent triste mais aussi parfois drôle, comme l’absurdité de la vie peut l’être.
Paul Sneijder n’a désormais qu’un seul objectif, qu’un seul combat : aller à Dubaï prendre l’ascenseur le plus haut du Monde (828 mètres), monter, descendre et rentrer chez lui.
Une pièce hautement remarquable qui restera longtemps gravée dans ma mémoire, et que je vous encourage toutes et tous à découvrir au plus vite.
« Le cas Sneijder » est indéniablement la pièce du moment à ne pas manquer !
Cette histoire d’une lente descente vers son destin en pleine conscience est très bien interprétée. la mise en scène nous accompagne dans ce récit avec élégance et l’ensemble est un beau spectacle à voir.
Excellente pièce, merveilleusement jouée. Pierre Arditi est un géant, on le découvre tout en profondeur et en retenue, quand on l’a connu parfois un peu cabot dans des comédies plus légères ! Les décors et la mise en scène de Didier Bezace sont remarquables. Bref, un grand moment de théâtre à ne pas manquer !
Que d’émotions dans cette pièce. J’y suis allée pour Pierre Arditi et j’ai été happée par l’histoire… Les larmes sont montées lors de la dernière scène. Quelles interprétations. Quelle qualité ! Merci !