Artistes :
Didier Bourdon, Valérie Karsenti, Thierry Fremont, Pierre-Yves Bon, Elise Diamant
A l’affiche :
Jusqu’au 20 mai 2018
Lieu :
Théâtre Hébertot
78 bis, boulevard des Batignolles
75017 PARIS
Par Nathaly pour Carré Or TV
Une pure merveille théâtrale
La scène s’ouvre sur un atelier d’artiste parisien situé dans le très chic Quartier Latin.
Gabriel Orsini, peintre célèbre et bougon, qui ne peint plus, vient d’hériter de ce loft sans connaître la nonagénaire, Sacha, qui lui a légué.
A la veille de ses soixante ans, Gabriel est en pleine crise existentielle. Son fils Abel qu’il n’a pas vu depuis 2 ans et qui vit à New-York lui rend visite accompagné par Maxime, son galeriste attitré qui au fil des ans est surtout devenu le souffre-douleur du peintre.
Gabriel en veut à la terre entière, né de père inconnu, sa mère Raphaëlle, fille-mère, s’est tuée en Égypte lorsqu’il était enfant, il a été placé très jeune chez les Jésuites par un grand-père banquier, Samuel, à qui il voue une haine féroce.
Gabriel traîne sa déprime dans cet appartement qu’il pense être une donation généreuse d’une vieille admiratrice de son Art.
Dans cet atelier d’artiste
où inconsciemment
plusieurs générations
d’une même famille se succèdent
Ce loft va devenir comme une machine à remonter le temps. Bien avant Gabriel, il y eu Sacha la peintre slave, amoureuse d’un homme marié et banquier, comme…
Gabriel qui ressemble comme deux gouttes d’eau à son grand-père Samuel, Gabriel qui sera bientôt lui aussi grand-père puisque la compagne de son fils Abel attend un enfant.
Les personnages vivants croisent ainsi ceux qui ne sont plus et qui hantent encore de leurs souvenirs les murs de cet étrange duplex. Sacha virevolte et aime sous nos yeux. Samuel follement épris de Sacha fait des va et vient entre l’atelier d’artiste qu’il a offert à sa maîtresse et une épouse malade qu’il n’aime plus. Le présent se mélange au passé, pour ne plus former qu’une seule histoire : celle d’une famille s’étant déconstruite sur les malentendus.
De vieilles lettres, des toiles encore emballées, les sculptures en verre de 2 inséparables, ces perroquets qui ne se détachent jamais l’un de l’autre reconstitueront peu à peu la mémoire familiale pour enfin la faire renaître.
Didier Bourdon en artiste torturé et injuste
est tout simplement monumental de talent
« Les Inséparables », écrits par Stephan Archinard et François Prévôt-Leygonie est une pièce extraordinaire de finesse et de drôlerie. Tout y est parfait :
Didier Bourdon qui joue Gabriel Orsini, ainsi que son grand-père Samuel, est fabuleux, tendre, émouvant, sans renier ou délaisser pour autant ses irrésistibles facéties de comique.
Thierry Frémont est Maxime le galeriste entièrement dévoué à Gabriel. Il est comme à son habitude étincelant.
Valérie Karsenti est Sacha, la peintre slave. Elle donne à son rôle une densité et une subtilité remarquables.
Pierre-Yves Bon joue le rôle d’Abel, le fils de Gabriel. Il offre à son personnage toute la répartie nécessaire pour faire face au monstre sacré qu’est Didier Bourdon.
Raphaëlle, la fille de Gabriel, est jouée par la ravissante et malicieuse Élise Diamant.
La mise en scène de Ladislas Chollat est un véritable tourbillon.
La scénographie sublime, avec un décor qui tourne sur lui-même dévoilant ainsi les divers angles de ce duplex, est d’Emmanuelle Roy.
« Les inséparables » sont un vrai bonheur. On rit, on a la larme à l’œil et on regarde subjugués les acteurs de cette pièce qui est vraiment une magnifique réussite.
A ne surtout pas louper.
Allez y sans hésitez. Didier Bourdon magistral, drôle. Valérie Karsenti étonnante, touchante et son accent est délectable. Très belle scénographie, entre le film et le théâtre. Merci pour ce moment !
Evidemment, tout est de grand talent ….Superbe texte mêlant habilement présent et passé et on accroche car c’est merveilleusement pensé , humain et émouvant . Quant aux acteurs leur jeu subtil nous embarque et l’interprétation nous ravit ( sacré choix d’interprètes du reste!) . quelle création soignée et éblouissante , même la mise en scène tournante est impressionnante …..Tout « chaloupe » comme les obsessions , idées fixes dans les cranes !!!Résultat c’est à voir….d’autorité!Excellent!
..Valérie Karsenti est un caméléon. On ne la reconnait pas. Didier Bourdon est puissant, comme un bariton qu’on écoute avec délectation. Thierry, cher Thierry Frémont, quel parcours depuis Les Démons de Jesus !