Artistes :
Arnaud Denis, Gilles Nicoleau ou Thomas le Douarec, Caroline Devismes, Fabrice Scott, Marie Lenoir, Marie Oppert, Solenn Mariani, Daniel-Jean Colloredo et Bruno Paviot
A l’affiche :
Jusqu’au 30 juin 2018
Lieu :
Théâtre 14
36, rue des Mathurins
75008 PARIS
Par Ingmar Bergmann pour Carré Or TV
Intemporel !
Nous avons eu la chance de rencontrer, pour vous, Thomas Le Douarec, qui signe cette très belle mise-en-scène de « L’idiot », d’après le roman de Fiodor Dostoïevski, actuellement à l’affiche au Théâtre Quatorze (direction Emmanuel Dechartre), dans laquelle nous retrouvons avec plaisir le comédien Arnaud Denis, une nouvelle fois magnifique dans le rôle-titre, grâce à la présence, lumineuse et complémentaire, de très beaux partenaires.
L’esthétique un peu austère et les costumes brillants annoncent un spectacle prêt à parcourir les routes de France et de Navarre, qui se bonifiera encore de jour en jour, et que nous vous encourageons à ne pas manquer, en famille et entre amis.
Thomas Le Douarec est un homme de théâtre passionné, qui nous fait part de son enthousiasme avec générosité, et ne se fait pas prier pour nous communiquer la joie qu’ils ont eue à faire « L’idiot ».
Arnaud Denis est prodigieux !
IB : Thomas Le Douarec, pouvez-vous nous parler de votre parcours artistique ?
TLD : J’ai commencé le théâtre au lycée, et je suis monté à Paris, de ma province. Au départ, ce n’était pas pour faire du théâtre, mais pour faire Sciences-Po. Le théâtre, je ne pensais pas en faire un métier mais, comme j’étais passionné par le théâtre, à ce moment-là, j’ai fait un stage, l’été d’après mon Bac, au Cours Florent, et je suis tombé sur Francis Huster, qui m’a proposé d’intégrer directement la Deuxième Année et, en même temps, je suis tombé amoureux d’une comédienne, qui était déjà chez Florent, en deuxième année. Sciences-Po, c’était très dur, je faisais une Prépa-Ipesup, etc. etc. donc j’ai tout laissé tomber, puis j’ai fait du théâtre. Au départ, je ne pensais réellement pas qu’on pouvait en faire un métier puis, finalement, je me suis lancé là-dedans, par amour et par passion. Dès mes premiers castings, j’ai détesté ça et, très vite, j’ai décidé de monter ma propre compagnie, pour être totalement autonome et n’avoir besoin de personne et, surtout, pour ne pas avoir besoin d’être dépendant du désir de l’autre. Chez Florent, j’ai monté une première pièce, « Maledictis » [libre adaptation de deux pièces en un acte, « Une paire de gifles », 1938, et « Deux couverts », 1914, ndlr], d’après Sacha Guitry, qui a rencontré un grand succès au sein de l’Ecole : j’ai été récompensé pour la meilleure mise-en-scène, la meilleure adaptation, le meilleur comédien, etc. et j’ai même représenté l’Ecole dans divers festivals en Europe. Ensuite, Florent a voulu créer une Classe Libre « mise-en-scène » pour Michaël Cohen et moi. On avait le devoir de faire des mises-en-scène. Du coup, on a eu carte blanche pour monter ce qu’on voulait, avec les gens qu’on voulait. Ça a vraiment démarré là. J’ai monté ma compagnie avec les comédiens que j’aimais le plus et, toujours au sein de Florent, j’ai monté « Dommage qu’elle soit une putain », de John Ford (1633, ndlr), une pièce élisabéthaine. Ensuite, on l’a jouée au Cirque d’Hiver Bouglione, et on a fait, bien sûr, Avignon. C’était en 1991, mon premier Festival d’Avignon, puis on l’a jouée au Palace, une boîte-de-nuit, on a fait plusieurs boîtes-de-nuit parisiennes, c’était du théâtre-rock, on s’est bien marrés et, surtout, on a ré-ouvert le Trianon avec ce spectacle. L’actuel Théâtre du Trianon était, à l’époque, un cinéma ; et j’ai obtenu du directeur qu’on l’ouvre en théâtre. Il y avait trente centimètres de poussière, quand on a pris possession du lieu. Ensuite, on a monté plein de spectacles au Trianon, et c’était parti, pour les succès. Le premier succès fut avec « Les sorcières de Salem » (Arthur Miller, 1953, ndlr), car « Dommage qu’elle soit une putain » n’a jamais vraiment marché. Ce spectacle a été un beau succès d’estime, mais pas public, tandis que « Les sorcières de Salem » a été un vrai gros succès. On a rempli le Trianon, puis le Théâtre Hébertot, le Théâtre Mouffetard et le Théâtre du Ranelagh, où on l’a joué pendant un an. Ensuite, on a monté « Le dindon » (Georges Feydeau, 1896, ndlr), pièce qu’on a jouée mille fois, « le Cid » (Pierre Corneille, 1637, ndlr), puis plein d’autres spectacles qui se sont enchaînés. J’en suis à plus de cinquante spectacles, déjà. Je ne les compte plus !
IB : Qu’est-ce que l’expérience de mise-en-scène de « L’idiot », spectacle adapté du roman de Fiodor Dostoïevski, paru en feuilleton, à partir de 1868, dans « Le messager russe », a de singulier, pour vous, par rapport à vos expériences précédentes ?
TLD : Cette expérience n’a rien de singulier, si ce n’est que « L’idiot » fait partie des projets personnels, c’est à dire qu’en fait, j’ai plusieurs casquettes. Je suis comédien, et il m’arrive d’être dirigé par des metteurs en scène, j’adore ça, c’est la récréation ; autrement, il m’arrive aussi de faire des commandes. D’ailleurs, je répète deux spectacles, en ce moment, qui sont des commandes. C’est un producteur qui a fait appel à moi pour mettre en scène. Ce qui est particulier, chez « L’idiot », c’est que c’est vraiment ma compagnie, c’est moi qui produis entièrement, je suis tout seul, et c’est mon projet. Ça fait longtemps que je voulais adapter cette œuvre. Ça prend du temps, parce qu’il faut adapter ce roman, il faut avoir un texte et, après, le monter, trouver les moyens, l’argent, trouver un théâtre, donc c’est toujours un peu plus compliqué ; mais c’est plus personnel. C’est un projet personnel. J’ai toujours des projets personnels. « Le portrait de Dorian Gray » (Oscar Wilde, 1890, ndlr), c’était déjà un projet personnel ; mais « L’idiot » est vraiment un projet de troupe. « L’idiot » est un spectacle de troupe.
IB : Pourquoi avoir choisi d’adapter l’œuvre d’un auteur russe, pourquoi cet auteur en particulier et pourquoi cette œuvre de cet auteur ? Pourquoi ne pas, tout simplement, s’emparer de l’œuvre d’Anton Tchékhov, qui est un auteur russe aussi, et qui écrit pour le théâtre ? Quelle est la thématique de « L’idiot », et qu’est-ce qui vous a intéressé dans cette thématique ?
TLD : Je n’aurais pas fait « L’idiot », si je n’avais pas eu ce succès avec « Dorian Gray ». « Le portrait de Dorian Gray » a été un très beau succès, on a fait cinq cent représentations ; c’est beau, aujourd’hui. S’il n’y avait pas eu ce succès-là, je n’aurais pas osé m’attaquer à « L’idiot », parce que c’est encore plus dur, d’adapter « L’idiot », qui est un roman de plus de mille pages. C’est un peu une hérésie, de monter ça au théâtre ; mais, pour autant, je trouve que, dans l’écriture de Dostoïevski, il y a quelque-chose d’extrêmement brutal. C’est un roman moderne avant l’heure, c’est un classique, certes, mais qui n’a pas vieilli, il y a une grande modernité, dans son écriture. Dostoïevski n’est pas quelqu’un qui fait de la littérature ; c’est une écriture très brouillon, très sale. Pour moi, par rapport à la littérature de son époque, c’est l’équivalent, au vingtième siècle, de Louis-Ferdinand Céline. Quand, tout à coup, Céline écrit « Voyage au bout de la nuit » (1932, ndlr), c’est une révolution. Pour moi, c’est pareil : quand Dostoïevski écrit « L’idiot », c’est une révolution littéraire, parce que, tout à coup, on se retrouve dans un roman moderne, vraiment, profondément, moderne. Il écrit comme tu parles ; il y a donc une matière théâtrale très forte. Ensuite, c’est l’âme russe, les grands sentiments très théâtraux, les sentiments des personnages sont extrêmement théâtraux ; je trouve que ça s’y prête assez bien. Pourtant, il y a tellement d’histoires, de ramifications complexes dans « L’idiot », qu’il fallait réussir à faire le ménage ; moi je m’y suis attaqué, je m’y suis attelé, et après, on verra bien. En ce moment, c’est le début, on est au tout début de l’aventure, ça se met en place ; j’y suis encore tous les soirs, j’y travaille encore, et je répète encore dès que je peux, je continue, ça continue à évoluer.
IB : A propos de ce travail, pouvez-vous nous expliquer comment s’est passée l’adaptation de la langue russe du dix-neuf siècle ; avez-vous travaillé avec un traducteur, un adaptateur en particulier, ou est-ce que vous-même avez traduit et réalisé l’adaptation ?
TLD : Je suis vraiment parti du roman. La chance de « L’idiot », c’est que, comme il s’agit d’un vieux roman, qui date de 1868, il existe des traductions qui sont tombées dans le Domaine Public maintenant ; je m’en sers comme d’un texte de base et, ensuite, je laisse cours à mon imaginaire. Il y a eu plein d’adaptations, qui ont été faites, de « L’idiot », au théâtre, au cinéma ; je ne suis pas le premier à m’y attaquer. Il y a quand-même aussi une base dont on peut s’inspirer, il y a des écueils à éviter, c’est un peu, déjà, un terrain balisé. J’espère que cette adaptation apportera une nouvelle pierre à l’édifice de « L’idiot » au théâtre ; mais il y en a eu plein d’autres, avant moi, il y a eu de célèbres adaptations théâtrales de « L’idiot », très belles, très, très belles. C’est un sujet qui inspire beaucoup ; toute l’œuvre de Dostoïevski inspire beaucoup. Pour moi, « L’idiot » fait partie des romans les plus aboutis de Dostoïevski mais, après, il y a « Les frères Karamazov » (1879, ndlr), « Les possédés » (1871, ndlr), qui sont aussi des romans très, très forts. « L’idiot » fait partie des œuvres les plus abouties, mais il y en a plein d’autres, ce n’est pas la seule.
IB : Quelles difficultés avez-vous rencontrées sur ce projet en tant que metteur-en-scène et acteur ?
TLD : En tant qu’acteur, j’ai évité le problème car j’ai pris Gilles Nicoleau pour jouer, avec moi, le rôle de « Rogojine », qui est formidable, tellement formidable que je me pose la question, maintenant, de savoir si je vais le jouer. Au départ, j’avais pris Gilles pour faire cinquante-cinquante et, plus le temps passe, plus je me rends compte que je suis tellement heureux qu’il soit sur scène et, moi, dans la salle ; c’est aussi un bonheur ! Comme ça se passe très bien, et qu’il est formidable, je ne sais pas encore si je ne vais pas, tout simplement, lui laisser le rôle. Ce qui est dur, dans ces projets, c’est qu’ils sont très lourds, et qu’il faudrait les faire à plus de neuf comédiens, car il y a une habilleuse, une équipe technique ; et c’est difficile quand on est une petite compagnie, comme la mienne, sans subventions. Le problème de ce genre de projets, qui sont des projets très lourds, c’est le manque d’argent. Il n’y a jamais assez d’argent ; de toute façon, il n’y a jamais assez d’argent, au théâtre. Il n’y a plus d’argent, au théâtre, donc c’est de plus en plus compliqué de monter des spectacles un peu ambitieux ; c’est ce qui tue le théâtre, aujourd’hui, et ça va être de pire en pire. Les subventions, il n’y en a plus ; moi, je n’en ai plus du tout. Je n’en ai quasiment jamais eu, et je n’ai aucun espoir d’en avoir, j’ai complétement laissé tomber, j’ai jeté l’éponge ; pourtant, j’ai l’impression de faire quelque-chose de culturel, on va dire, peu importe, mais la culture, le théâtre, en tout cas, ne peut pas exister sans subventions. Le vrai problème de ce genre de spectacle, c’est que, sans argent, c’est très dur à faire, ça demande un sacrifice total, à tout le monde, à tous les gens qui y participent. On n’y va que pour l’amour de l’art ; c’est beau mais c’est courageux et je n’y arriverais pas si tout le monde ne jouait pas le jeu.
IB : Est-ce que vous pouvez nous parler de l’Equipe artistique que vous avez réunie autour de vous ?
TLD : J’adore mon Equipe. Je suis ravi de mon Equipe, ils sont tous merveilleux, à leur place, dans leur rôle. J’ai beaucoup de chance, mais il a fallu du temps pour mettre en place cette Equipe. Certains travaillent avec moi depuis un certain temps. Je les connais tous, individuellement. Certains sont des gens avec qui j’avais déjà travaillé ; d’autres non. Certains sont des rencontres, des envies de longue date, ce sont des gens que je connais bien, que j’ai vus sur scène, que j’ai vu jouer, que je connais dans la vie. Pour certains, comme Fabrice Scott, Arnaud Denis, Caroline Devismes, Bruno Paviot, Gilles Nicoleau, ce sont des gens avec qui je travaille depuis des années. Les nouveaux, c’est : Marie Oppert, c’est la première fois que je travaille avec elle, mais je l’avais déjà vue sur scène, qui joue « Aglaé » ; Daniel-Jean Colloredo, c’est la première fois que je travaille avec lui, mais c’est quelqu’un que je connais depuis des années, que j’admire comme acteur ; et Marie Lenoir, c’est pareil, je n’avais jamais travaillé, encore, avec elle, mais c’est quelqu’un que j’admirais, comme comédienne, ça s’est fait naturellement.
IB : Qu’est-ce que vous souhaitez communiquer au Spectateur, avec ce spectacle ? Qu’est-ce qui va peut-être le surprendre ?
TLD : J’aimerais lui communiquer le même plaisir que celui que j’ai eu à lire le roman ; et j’espère avoir mis dans le spectacle ce que j’ai trouvé dans le roman qui m’a touché, qui m’a bouleversé, ému, qui m’a fait réfléchir, qui m’a fait avancer, moi, en tant qu’homme. Il y a, chez Dostoïevski, en fait, tout ce qui m’intéresse, toute la thématique, qui m’intéresse, dans le théâtre ; à savoir que j’ai toujours rêvé de faire un théâtre d’incarnation. C’est un rêve, un fantasme, je ne sais pas si j’y arrive ! Quand, tout d’un coup, les personnages prennent chair, prennent vie, sur scène. Dans tous les thèmes abordés par Dostoïevski il n’est question que d’âme, il n’est question que de chair. Il y a aussi cette question de l’incarnation de Dieu, qui s’est fait homme, cette question du Christ qui est le premier acteur. Il ne faut jamais oublier que le premier acteur, c’est Dieu, qui a décidé de s’incarner en un homme ; c’est un travail d’acteur, qu’Il fait, et ce n’est pas inintéressant, parce que « L’idiot », c’est vraiment ça : Dostoïevski a essayé de faire le même travail que le Christ, à savoir qu’il a essayé d’incarner la bonté dans un homme, le « Prince Mychkine ». Comment peut-on donner vie à la bonté ? Comment peut-on donner vie à l’amour ? Comment est-il possible, tout d’un coup, de mettre en scène l’amour ? C’est un défi d’auteur, qu’il s’est lancé à lui-même ! Comment faire vivre un personnage qui est profondément bon ; et, par sa sincérité, par sa vérité, comment, avec nos défauts, notre imperfection, nos imperfections, nous retrouvons-nous face lui ? Comment pouvons-nous vivre avec nos imperfections ? C’est un miroir que nous tend Dostoïevski, un miroir qu’il tend à l’humanité, au lecteur comme au spectateur. Comment vit-on ? Comment est-on ? Qu’est-ce que ça fait quand, tout d’un coup, on se retrouve face à un personnage comme Mychkine ? Je trouve ça passionnant.
IB : Quel est l’avenir de ce spectacle ?
TLD : L’avenir immédiat, c’est qu’on joue, jusqu’au trente juin, à Paris et, tout de suite après, on part à Avignon, on fait le Festival d’Avignon à La Condition des Soies, à vingt-et-une heures quinze. Ensuite, on part en tournée, et il n’est pas impossible qu’on reprenne à la rentrée, à Paris, dans un théâtre. Je ne me suis pas encore décidé, mais c’est dans les tuyaux. Après, tout dépend de comment la Presse va nous accueillir, comment le Public va nous accueillir, est-ce que ça marche, ou pas ? Pour l’instant, c’est un peu trop tôt pour savoir, c’était la sixième représentation, hier soir, on est au tout début, puis c’est une période particulière, mai et juin… On va voir ! Pour l’instant, je ne sais pas, je n’en sais pas plus.
IB : Que dites-vous à votre entourage pour lui donner envie de venir voir ce spectacle ?
TLD : C’est une histoire magnifique. J’espère qu’il donnera envie de lire le roman ; c’est une des grandes histoires universelles qui a inspiré tous les plus grands auteurs du vingtième siècle, et qui continuera à inspirer les auteurs du vingt-et-unième siècle. Pour moi, c’est le socle ; on a tous besoin d’un socle culturel, et « L’idiot » en fait partie. Ce sont des œuvres qu’il faut éternellement revisiter parce que c’est super gonflé, parce que c’est riche et complexe. Tellement complexe qu’on n’aura jamais suffisamment réfléchi sur « L’idiot ». On pourra encore y réfléchir dans vingt ans. Je pourrais remonter « L’idiot » dans vingt ans, je n’en aurai jamais vraiment fait le tour. Il y a des œuvres, comme celle-là, dont tu ne fais jamais le tour ; « L’idiot » en fait partie.
IB : Pouvez-vous nous citer trois œuvres, « dont on ne fait jamais le tour », que vous auriez déjà dans un coin de votre tête ?
TLD : Il y a « Le portrait de Dorian Gray », qui est, pour moi, un roman, aussi, formidable, un roman magique, une espèce de perle ; mais il y en a encore plein d’autres, des romans que j’adore, que j’aimerais, peut-être, un jour, adapter ! Chez Dostoïevski, il y en a beaucoup, comme « Les frères Karamazov », que je trouve extraordinaire. Ensuite, j’ai aussi une passion pour « Le voyage au bout de la nuit », de Céline, mais ça a déjà été fait, et très bien fait. J’ai une passion pour Balzac, j’ai une passion pour Stendhal, j’ai une passion pour… Non, il y a plein de choses, à faire ! J’aime les grands textes, j’aime les grands auteurs, parce qu’il y a toujours des auteurs qui ont, à un moment donné, été touchés par la grâce et nous inspirent, tous, et je trouve que c’est toujours intéressant de revisiter ces œuvres.
IB : Quels sont vos projets artistiques pour la saison à venir, en tant que metteur en scène, ou en tant qu’acteur ?
TLD : En ce moment, le matin, on répète « Aux deux colombes » de Sacha Guitry (1948, ndlr) avec une très belle distribution : Marie-Hélène Lentini, Serge Riaboukine, Marie Le Cam, Karine Lyachenko, Marie Delaroche, je crois que je n’ai oublié personne… et, l’après-midi, je monte « Face-à-face », une pièce de Peter Quilter, un auteur anglais, avec Véronique Genest et Martin Lamotte. Ça n’a jamais été monté en France. Le titre original, c’est « Duets » (2009, ndlr), c’est cinq sketches, cinq couples qui se retrouvent face-à-face, cinq duos totalement différents, et il y a une espèce de résonnance, entre eux, et entre les sketches. « Face-à-face », c’est pour la tournée, pour l’instant ; et le Guitry, c’est pour Avignon, cet été. Pour l’instant, on est au début.
IB : Avez-vous une dernière chose à ajouter, essentielle ou non ?
TLD : Je n’ai rien à ajouter, si ce n’est : allez au théâtre, voir « L’idiot » ou autre-chose !
De bons comédiens, une mise en scène et des costumes …. Tout y est pour passer un excellent moment Merci
Je suis une grade fan de Dostoïevski, qui plus de l’Idiot, et je dois dire qu’ici le texte est extrêmement bien adapté pour le théâtre. Un décor épuré qui permet d’être pleinement pris par l’histoire. Merveilleux jeu des comédiens, avec un immense Mychkine. Bravo.
2h20 qu’on ne voit pas passer. Des comédiens captivant et la multiplication des scènes dans la seconde partie accélère agréablement le rythme de la pièce.