Artistes :
Alyzée Costes, Nassima Benchicou, David Talbot et Aurélie Boquien
A l’affiche :
Jusqu’au 1er février 2020
Lieu :
Théâtre Michel
38, rue des Mathurins
75008 PARIS
Par Marie-Christine pour Carré Or TV
Un spectacle
vénéneux et prenant !
Le Théâtre Michel propose actuellement un véritable thriller psychologique.
Cette pièce revisite en quelque sorte le conte de Perrault que nous écoutions enfant avant de nous endormir, cependant cette nouvelle version n’est pas à mettre entre les mains de nos chers bambins !
Le roman de Sébastien Japrisot « Piège pour Cendrillon » a connu un vif succès dans les années 60 grâce à son adaptation au cinéma par le grand réalisateur André Cayatte.
Aida Asgharzadeh vient d’en réaliser avec brio l’adaptation pour la scène.
Récompensée en 2018 par 2 nominations à la nuit des Molières dans la catégorie « Révélation féminine et auteur francophone vivant » pour ses pièces : La main de Leila et les Vibrants.
Durant 1 heure 15 « Piège pour Cendrillon » vous plonge dans une atmosphère trouble, les bonnes fées de Perrault ont fait place à deux personnages féminins style poupée Corolle, très belles et fort aguichantes. Deux jeunes femmes absolument ensorcelantes : L’une blonde, Mi, l’autre brune, Do.
Ce duo ambigu formé par Alyzee Côtes et Nassima Benchicou est remarquable et dégage une vraie sensualité homo érotique. Bravo à ces comédiennes.
Incroyablement diaboliques, elles vous ensorcellent en créant un climat vénéneux, totalement hallucinogène !
Rescapée d un incendie, Michèle se réveille dans une clinique son visage a été entièrement refait et ses mains brûlées l l’obligent désormais à porter des gants.
Elle a tout oublié, plus aucun souvenir de son passé, elle souffre d une totale amnésie.
Qui Est elle ? Cette quête d’identité la plonge dans un profond désarroi.
Est elle Michèle ? La nièce et héritière de la richissime « La Rafferni » ou Dominica, l’amie d enfance passée à son service et sa rivale !!!
Victime ou coupable ?
Mi ou Do ?
La gouvernante de Michèle : Jeanne Morneau tente de lui faire retrouver la mémoire.
Parfaite manipulatrice, ses machinations déstabilisent la rescapée.
Aurelie Boquien excelle dans le rôle de la mauvaise fée, personnage cupide, incroyablement machiavélique s’évertue à semer le trouble dans l’esprit de la séduisante Mi.
Cette dernière perd pied en découvrant les traits de sa personnalité avant ce grand trou noir.
Le personnage masculin de la pièce est campé par David Talbot, il donne une note de vaudeville à la pièce, mais ne vous y trompez pas, l’avocat d’affaires de la Rafferni est loin d’être désintéressé lui aussi ! Tous les ingrédients du thriller sont réunis mais pour réussir pleinement cette atmosphère stressante, il fallait le concours de Sébastien Azzopardi, rodé aux mises en scène des pièces « policières ».
Il nous a fait trembler dans « La Dame blanche » et bien sûr dans « Dernier coup de ciseaux » joué depuis 7 saisons au théâtre Michel.
Sébastien Azzopardi adopte un rythme crescendo, tout paraît simple au départ, puis les versions s’entrechoquent, les plans s accélèrent, le duo Mi et Do évolue dans un tourbillon frénétique, le doute nous gagne, les scènes actuelles et du passé s’entrecroisent, l’angoisse monte en puissance.
La musique de Romain Trouillet participe à nous plonger dans cette atmosphère de plus en plus inquiétante et pour parfaire enfin cette ambiance de suspicion, de noirceur intégrale et d’angoisse.
Philippe Lacombe joue, avec talent les ombres et les lumières scéniques.
« Piège pour cendrillon » possède ce goût des jeux interdits qui nous emprisonnent à notre insu et nous transportent dans la tourmente de la manipulation, de la machination.
Pièce vénéneuse à merveille à consommer sans antidote.
On se laisse peu à peu surprendre par ce huis clos, vénéneux en effet. Remarquable adaptation et mise en scène fine, aux trouvailles astucieuses. Bravo tout particulier aux deux jeunes actrices ! un spectacle à voir !
Pièce mystérieuse et très bien interprétée par 2 comédiennes superbes qui se confondent l’une et l’autre dans un suspense qui va crescendo. Il faut aimer les intrigues de S.Japrisot pas toujours faciles à comprendre mais elles sont originales. J’avais beaucoup aimé « la dame dans l’auto avec des lunettes.. »
On aime: le jeu épatant de ces quatre acteurs, chacun dans son genre. Le rythme de la pièce et la tension qui s’installe chez le spectateur. On aime moins: l’étalage de scène de sexe gênant et gratuit.
Quelle incroyable pièce de théâtre !
Glamour ? Ah là oui tout est fait pour créer une ambiance sulfureuse et charnelle …
Thriller ? Nous sommes baladés d’une hypothèse à une autre jusqu’au dénouement final. C’est réussi.
Jeux d’acteurs ? J’étais au premier rang et j’ai senti toute l’intensité, toute l’émotion, tout l’investissement de ces quatre acteurs dans leurs rôles. Et quelle prise de risque pour interpréter ces personnages !
Merci pour cette soirée de vrai théâtre.