Par Marie-Christine pour Carré Or TV
Un Picasso authentique !
Le Studio Hébertot présente actuellement « Un Picasso », pièce du célèbre dramaturge américain : Jeffrey Hatcher. Bien connu pour ses téléfilms tels que : The Mentalist ou Columbo…
Adaptée par Véronique Kientzy et mise en scène par la talentueuse Anne Bouvier. Excellente comédienne récompensée à plusieurs reprises : Molière du meilleur second rôle en 2016 et meilleure comédienne en 2019 dans « Mademoiselle Molière ».
Cette dernière a le privilège de travailler avec un proche, puisque Jean-Pierre Bouvier interprète l’icône de la peinture du 20 -ème siècle : Pablo Picasso. Cet immense peintre a connu 3 guerres : La 1ère et 2ème guerre mondiale ainsi que la guerre civile espagnole. En résonnance à ce dernier conflit il exprimera l’horreur avec l’un de ses plus beaux et plus connus « Guernica ».
L’action se passe à Paris en 1941 en pleine occupation allemande. Picasso revendique alors « une peinture qui mord », exprimant ainsi sa résistance artistique. Citoyen espagnol, il réside durant cette dernière guerre à Paris et Jeffrey Hatcher a imaginé́ un huit clos entre le peintre et une attachée culturelle à la solde des nazis.
La mise en scène d’Anne Bouvier nous plonge de suite dans une atmosphère carcérale. L’action se déroule dans une cave où sont entreposés de nombreux biens et objets de valeur dérobés aux juifs.
Réduit sordide, mal éclairé avec un grand escalier métallique menant à l’extérieur. De temps à autre des bottes allemandes frappent la chaussée, juste en dessus !
Sylvia Roux joue le rôle de cette attachée culturelle connue sous le nom de Melle Fischer. Sa mission : Faire reconnaître par Picasso 3 de ses œuvres. Ces dernières feront l’objet d’une exposition avec d’autres peintures de contemporains qualifiés par les nazis « d’Art dégénéré ». Le but étant d’organiser ensuite un magnifique autodafé́ !
Durant 1h15, Picasso et Mademoiselle Fischer vont s’affronter avec une violence verbale et physique inouïes.
Picasso n’a pas l’intention de céder au pouvoir autoritaire du régime nazi. Artiste de génie, reconnu comme tel dans le monde entier est un homme libre, libre de son art. Pablo Picasso refuse d’authentifier ses œuvres.
Ces deux protagonistes vont se défier mutuellement.
Nous assistons alors à une véritable joute verbale. Nous sommes littéralement en pleine corrida ! Qui l’emportera ? Assisterons nous à une mise à mort ?
Le maître catalan n’a pas pour habitude d’obéir et la contrainte de cette attachée culturelle le plonge dans une colère folle.
Quant à Melle Fischer, elle représente à elle seule l’autorité́ du 3ème Reich et n’entend pas plier.
Ce face à face va évoluer au fil du temps, conservant néanmoins la même violence, la même intensité́ mais la séduction du Maître opère peu à peu, la sensualité́ prend le dessus, la situation devient de plus en plus ambiguë̈.
Cette attachée culturelle obligée de faire cette sale besogne, adhère-t-elle vraiment à la politique d’Hitler ?
Peu à peu, le rideau tombe, les tensions s’amenuisent, la vérité́ éclate. Fraulein Fischer est en fait fascinée, véritable aficionados du grand Maître catalan Jean-Pierre Bouvier est exceptionnel de vérité́ en Picasso et comme toujours Sylvia Roux interprète magistralement ce rôle à double face.
Il faut absolument aller applaudir « Un Picasso » pièce originale, d’une intensité́ incroyable, jouée par des comédiens hors pairs.